L'éthologie, un bien joli mot...
Et le mode d'emploi ?
On nous propose des stages, des démonstrations, mais rarement de vraies explications.
Je vais tenter ici de décrire le B-A BA du "guidage", préliminaire obligatoire à tout travail dit "éthologique".
Pourquoi: "dit éthologique" ?
Parce que l'éthologie est l'étude du comportement en milieu naturel, soit hors de la présence et de l'influence humaine, et sans stress dû à un milieu de vie non approprié.
Nous voulons inter-agir avec le cheval, donc nous sortons du cadre de l'éthologie.
Je vais donc préférer employer le terme "équitation naturelle".
Dans chaque espèce animale, l'individu se crée une "bulle" qui délimite un espace personnel à l'interieur duquel il n'admet personne, hormis quelques privilégiés.
Ainsi, le mouton a une petite bulle (il se déplace en troupeau serré).
Le cheval possède une bulle plus grande, et n'y admet que les individus qu'il apprécie.
Les chevaux "dominants" du groupe vont obliger les "dominants" à bouger en faisant pression sur la bulle de ces derniers.
Le cheval qui sait faire bouger l'autre est le chef.
Vous voulez être le chef ? Faites bouger votre cheval !
D'abord, ne vous poussez jamais devant lui, c'est à lui de faire le tour !
Pour ma part, je me muni d'une chambrière ou d'un fouet d'attelage à mèche longue. Cela me permet de toujours rester hors de portée du cheval (sécurité oblige, même avec un cheval que l'on connait).
Ne travaillez jamais avec des friandises sur ce type d'exercice, vous ne seriez alors qu'une grosse grosse carotte ou, comme dit mon copain Dadou: Bobonne qui donne à manger.
Les friandises seront réservées pour les exercices contraignants (salut, ramasser un chapeau,...)
En se plaçant devant le cheval, on crée une confrontation.
En se plaçant au niveau de l'épaule, on est neutre.
En se plaçant au niveau de la hanche, on est en position de guidage.
Enfin, en se plaçant derrière, on devient un prédateur potentiel.
Je me place donc au niveau de la hanche, loin du cheval (on peut travailler à plus de 20 mètres du cheval), je fixe la hanche du regard et j'avance vers celle ci de trois quart arrière.
S'il y a réaction du cheval, je peux commencer à le guider, sans jamais essayer de me rapprocher de lui.(barre toi de mon herbe !) Je le pousse, je m'arrête, je le pousse, j'arrête,...
S'il n'y a pas de réaction, je vais attirer l'attention de Pompon en agitant les bras comme pour chasser des garnements (allez ouste !)
Toujours rien ? Arrivée à portée de chambrière, j'agite progressivement celle-ci. Pour les "pénibles", je vais jusqu'à les toucher avec, le but étant de lui faire comprendre que s'il ne "bouge" pas, je continuerais à l'embêter (le chatouillage des oreilles avec la mèche de la chambrière est un argument convainquant).
Attention, un vrai chef ne fait pas mal !
Faites quelques essais entrecoupés de petites pauses où vous irez dans votre coin sans vous occuper de Pompon.
Si quand vous vous éloigner, il vous suit: c'est gagné, vous êtes le chef.
C'est succin mais ça peut vous permettre de démarrer et je ne voudrais pas faire des posts trop longs...